« (…) Des penseurs qui aient les mains larges et dures ! Des mains faites pour prendre et peser. Des mains qui accomplissent et qui sculptent, des mains qui créent. »
Denis de Rougemont
Je m’étonne toujours qu’écoles, centres et instituts de formation misent la majorité pour ne pas dire la quasi-totalité de la formation de futurs enseignants sur le contenu (entendez ici la matière à dispenser).
Non que celui-ci vaille d’être travaillé pour lui-même, intégré, incorporé. Loin de là.
Mais à quoi bon travailler au repas si rien n’est prévu pour le servir ?
Une soupe, une part de gâteau, une crème anglaise, une entrecôte, de l’eau fraîche, un œuf à la coque, une salade se servent-ils dans le même type de récipient ?
Qui se satisferait d’une petite assiette pour donner à goûter chacun de ces plats ?
Pourtant, travailler au contenu sans travailler au contenant revient à servir de la crème anglaise dans une assiette plate (ou grande entrecôte dans un ravier).
Savoir qu’existent tous ces récipients, plats, assiettes, coupes, tasses, verres, écuelles, bols ;
Savoir à quoi chacun d’eux est adapté ;
Savoir que l’on possède chacun eux, et où il est rangé ;
Savoir qu’il existe d’autres récipients encore inconnus de nos propres placards ;
Savoir adapter le choix du dit récipient au met à donner à savourer ;
C’est en partie cela, la pédagogie.
Pourquoi continuons-nous donc à vouloir servir une pièce montée dans un coquetier ?