« La seule grandeur authentique, celle de l’effort. »
Gilbert Choquette
23II16 : à C.M.
Voici venu le temps du départ, C., et revient à moi, telle belle réminiscence, le souvenir des chemins croisés et parcours partagés de ces dernières années. Ton départ m’évoque le mien ; le premier choisi, le second contraint, et tous deux, en réalité, imposés par un cadre ne permettant pas l’épanouissement plein et entier.
Entier tu l’es, cher C., et cette qualité est, avec le sens de l’honneur, la plus belle et précieuse qu’il soit donné à un être humain d’avoir. L’heure est venue du départ, de chemins qui s’éloignent – sans que jamais, j’en suis certaine, le fil ne se détisse. L’heure est venue du départ, de jours meilleurs et d’augures ouvertes.
L’heure est venue des remerciements.
Croiser ta route me fut, ô combien, précieux. Dans la richesse des dires et la simplicité d’être, avec le poids des compétences et la légèreté du partage quotidien.
J’ai appris de toi que la bienveillance était légion permanente,
J’ai appris de toi qu’une confiance se donne, se partage comme un bien précieux – plus que tout, qu’elle permet à tous et chacun de croître dans ce qu’il est,
J’ai appris de toi que la reconnaissance ne s’attendait pas autrement que par le travail, le sérieux, l’avancée,
J’ai appris de toi que l’humilité est une force puissante, qu’elle permet d’avancer, de prendre, de se laisser traverser, de tomber, chuter et recommencer, de remettre à l’ouvrage, de reconnaître que, de remercier,
J’ai appris de toi que l’exigence n’était en rien un défaut,
J’ai appris de toi que l’intégrité trouvait toujours écho – ne fut-ce qu’en soi, ne fut-ce que face à son propre miroir si autrui n’en mesure pas l’importance,
J’ai appris de toi ce que compétences professionnelles signifie,
J’ai appris de toi ce que conscience professionnelle signifie,
J’ai appris de toi ce que conscience professionnelle implique,
J’ai appris de toi que la patience du nettoyage d’un ballet – que tu dis n’avoir pas, et que tu semblais, à mon grand étonnement au départ, m’accorder – me sied,
J’ai appris de toi que ‘mignone et yolie’ était parfois sans doute la meilleure des appréciations,
J’ai appris de toi que deux départements à esthétiques différentes peuvent être curieux l’un de l’autre et avancer main dans la main,
J’ai appris de toi que la générosité est toujours récompensée, parce qu’elle donne à l’autre – même si plus tard, même quand l’auteur en reste dans l’ombre, même malgré nous,
J’ai appris de toi qu’il existait des classiques différents entre eux, et différents des autres,
J’ai appris de toi que la sensibilité est belle et qu’elle ne fait rien perdre à être montrée ou partagée,
J’ai appris de toi que la franchise est première,
J’ai appris de toi ce que travailler autour de l’humain demande de bienveillance, et souplesse, de communication et d’auto-dérision,
J’ai appris de toi combien l’amour du métier est nourrissant.
J’ai appris de toi que l’ancrage est fondamental et fondateur,
J’ai appris de toi que l’enseignement aux plus jeunes est un choix exigeant et qui n’est en rien fruit du hasard,
J’ai appris de toi l’importance d’une construction solide,
J’ai appris de toi que solitude apparente et autonomie rendaient l’individu puissant – puissant face aux tempêtes, celle des autres, celle des doutes intérieurs,
J’ai appris de toi les bienfaits porteurs d’un travail collégial, d’une effusion d’équipe,
J’ai appris de toi ce que les heures ne se comptent pas – pas autrement que pour ce qu’elles donnent au corps d’énergie et à l’âme d’élévation,
J’ai appris de toi que l’amitié est un cadeau. Je suis heureuse d’avoir pu croiser ta route, C. Que celle qui s’ouvre à toi maintenant te soit heureuse et savoureuse…